Justine Triet a obtenu une Palme d’Or attendue,
tant son film a fait l’unanimité de la critique et
des spectateurs à Cannes.
Après le sympathique et foutraque La bataille
de Solférino qui révéla Vincent Macaigne, après
Victoria et Sibyl imposant Virginie Efira, trois
films réussis dressant déjà des portraits de
femmes modernes, la cinéaste imagine ici le
procès d’une femme accusée de l’homicide de
son mari, dans un film maîtrisé, constamment
passionnant.
Plus que l’anatomie de la chute mortelle du
mari, c’est celle d’un couple que l’on revit, se
développant sous nos yeux et ceux aussi de leur
fils malvoyant.
La solidité du scénario, la précision des dialogues contribuent grandement à
la manière remarquable dont le procès est mis en scène. On ne peut aussi que
souligner la performance de Sandra Hüller (découverte dans Toni Erdmann il y
a quelques années), de Swann Arlaud et de Milo Machado Graner qui ne laissent
transparaître que peu d’affects, ne surjouant jamais les émotions qui les traversent.
Une œuvre impressionnante qui interpelle subtilement le spectateur indécis.