Vaut-il mieux confier la gestion d’un service
public à un opérateur privé ou à une
collectivité publique ?
Cette question s’est posée à Toulouse et sa
métropole de 750 000 habitant-e-s au sujet
des services de distribution de l’eau et de
l’assainissement. Durant un an et demi, de
juin 2017 à décembre 2018, la procédure
d’harmonisation et d’unification de ces
deux services a placé les 134 élu-e-s de la
métropole toulousaine devant cette question
éminemment politique…
Dès l’ouverture de cette procédure, nous
avons suivi au plus près les militant-e-s de
l’association « Eau Secours 31 » mobilisés
pour défendre le principe d’une régie publique.
L’association s’est alors donné deux axes
d’actions principaux : sensibiliser le public le
plus largement possible tout en s’efforçant de
convaincre les élu-e-s auquel-les il incomberait,
en dernier ressort, de trancher entre régie et
délégation de service public (DSP).
Mais en décembre 2018, Véolia et Suez ont
finalement raflé les deux marchés, en abattant
au dernier moment la carte maîtresse du prix
le plus bas. « Eau Secours 31 » y a opposé
en vain le prix le plus juste tandis qu’une
analyse plus fine des contrats a permis à ses
militant-e-s de lever quelques loups.
En suivant
au plus près
cette nouvelle
bataille de l’eau toulousaine, nous avons
voulu montrer comment le pouvoir politique
ouvre ou non un espace de dialogue et
de débat, et facilite ou non le processus
d’intégration des usagers, des associations
et des représentants du personnel dans la
gestion de services publics essentiels à la
population. Mais aussi comment, en face de
simples citoyens essaient de s’emparer d’un
tel débat.
C’est à la lumière de cette interrogation
que la société civile porte peu à peu un
nouveau regard sur la gestion de l’eau et
de l’assainissement. Cette évolution des
mentalités s’est traduite de manière plus
concrète ces dernières années par des retours
en régie publique dans des villes telles que
Paris, Nice, Montpellier, Nantes ou encore
Rennes, Muret, Castres...
En nous focalisant sur l’exemple concret de
la métropole toulousaine, s’est ainsi offerte
à nos yeux l’occasion de suivre en direct et
au plus près du terrain le déroulement et le
développement de ce vaste débat autour
de l’un des communs les plus vitaux pour
l’humanité : l’eau.