Ce film raconte une tranche de vie d’un club de foot et de
ses joueurs. Jusque-là rien de bien original, si ce n’est que
ces footballeurs sont non-voyants. Ils sont six, avec chacun
un niveau de cécité différent, mais à égalité sous le bandeau
qui les plonge dans le noir absolu.
Ils ont en commun un amour passionné du football, qui a
conduit certains d’entre eux jusqu’en finale des JO Paralympiques de Londres en 2012.
Leur passion, ils ne se contentent pas de l’écouter à la télévision ou à la radio, ils veulent
la vivre sur le terrain, avec leur corps, sentir le ballon avec leurs pieds, courir...
Courir, pour un non-voyant, est un plaisir plutôt rare. Loin d’une étude ethnologique, ce
film est une immersion, tant sonore que visuelle, dans la vie de ce club de cécifoot, ses
joueurs et son coach, pour approcher leur univers, leur rapport au monde et aux autres.
Le son est naturellement au centre du film, principal outil de perception du monde de
nos protagonistes. Pour autant, ils ne parlent pas d’ouïe mais de sensations quand ils
décrivent leur perception des limites du terrain de football : « Tu les vois pas, tu les sens.
C’est comme les joueurs, tu les vois pas mais tu sens une masse noire. » Difficile pour eux
d’expliquer mais le réalisateur réussit à nous immerger dans l’univers sportif particulier
de ces joueurs, et surtout, nous fait découvrir la cécité via le foot.
Pendant la projection, il nous invite à fermer les yeux pour être au plus proche de ce que
ressentent les joueurs de cécifoot.