Dans un village de l’Himalaya tibétain, la pratique de la polyandrie
est commune. Pema se marie avec une fratrie de trois frères
Dawa, Karma et Tashi l’aîné avec qui elle partage une relation
intime. Alors qu’il part à Lhassa pour ravitailler la communauté,
Pema est soupçonnée d’avoir une relation extraconjugale. La
rumeur atteint Tashi qui disparaît. Déterminée à prouver sa
fidélité, Pema part à sa recherche. Commence alors l’immense
voyage d’une femme dans le sillage de sa propre providence : sa
quête de vérité se meut en découverte de soi.
Dans un paysage de roches de vent et de neige le talent du
cinéaste déploie l’intemporalité de l’oeuvre. Point d’image carte
postale, l’Himalaya est filmé dans sa simplicité. Le film appelle
à délaisser les réflexes habituels d’appréhension du discours narratif et trace en toutes nuances le
portrait d’une société dans un pays où les pratiques envers les femmes relèvent d’une hiérarchie des
genres. La volonté féministe du cinéaste est ici d’éclairer sur la ligne de l’amour, du bonheur, de la
liberté et du faire face, le portrait d’une femme singulière.
La mise en scène maîtrisée, sobre nous immerge dans le temps du film : celui de Pema qui suit un
cheminement intérieur avec une force fulgurante.